En juin 2023, le congrès scientifique ecoSTP a tenu sa sixième édition à Gérone, après son dernier passage en Italie en 2021. Le congrès a pour but de débattre sur les dernières écotechnologies de pointe pour une transition durable dans le traitement, la réutilisation et la valorisation des ressources en eaux usées, à l’échelle urbaine et industrielle, en accordant une attention particulière au transfert efficace des connaissances vers la pratique. L’événement rassemble des professionnels du monde entier qui se réunissent pour construire un avenir moins vulnérable en termes de gestion de l’eau.
Pourquoi la province de Gérone ?
MP.- Parce qu’elle est très bien située et reliée aux aéroports internationaux comme celui de Barcelone-El Prat. De plus, pour ce qui est des technologies de l’eau, il existe des groupes de recherche très pertinents à ce sujet, et la province connaît des problèmes d’eau semblables à ceux d’autres régions du territoire espagnol, de l’Europe et du monde.
Comment l’organisation d’un tel événement est-elle abordée ?
MP.- Trois ans avant la convention, une proposition est envoyée aux organisateurs. Le comité qui sélectionne le lieu où se dérouleront ces congrès a trouvé la proposition de Gérone intéressante, tant sur le plan technique et scientifique qu’en termes de possibilités d’hébergement et d’activités parallèles au congrès, et en raison de ses liaisons avec le reste du territoire ou des visites techniques proposées.
Quel a été l’impact du choix de Gérone sur le congrès ?
MP.- Lors des éditions précédentes, il y avait entre 200 et 300 participants. Or Gérone a accueilli plus de 500 participants. De plus, jusque-ici, les participants au congrès étaient plutôt d’origine européenne or, à cette occasion, nous sommes parvenus à rassembler des professionnels provenant de l’Europe, des États-Unis, de l’Australie et même de la Chine, au total une cinquantaine de pays. Il est vrai qu’il s’agissait du premier congrès tenu après la pandémie et que les gens avaient envie de se rencontrer, mais nous sommes par ailleurs convaincus que le choix du lieu y est pour beaucoup, que ce soit d’un point de vue purement technique ou en raison des activités et des visites proposées. En fait, avant la tenue du congrès, Gérone était déjà une référence dans le domaine de la technologie de l’eau, mais cela nous a aidé à nous positionner comme le WaterHub du sud de l’Europe. Et ce n’est pas en vain car nous sommes une région pionnière dans la réutilisation et l’économie de l’eau.
Quel rôle le soutien institutionnel a-t-il joué dans le succès du congrès ?
IR.- Bénéficier du soutien d’entités telles que Consorci d’Aigües de la Costa Brava Girona ou le palais des congrès de Gérone, entre autres collaborateurs et sponsors, nous a aidé à vendre le projet en tant qu’initiative également intéressante du point de vue du tissu économique et de la société en général. De plus, nous avons établi une relation et une entente très bénéfique avec le palais des congrès. Étant donné le grand nombre d’inscriptions, l’espace universitaire où nous avions prévu de tenir le congrès s’est avéré insuffisant et le palais des congrès nous a facilité la tâche et nous a accompagnés à tout moment.
Un congrès portant sur le développement durable met-il la durabilité en pratique ?
IR.- Bien sûr ! C’est pourquoi nous avons fait appel à tous les jeunes de l’université qui prépare leur thèse ou l’ont récemment soutenue et qui, organisés en comité, nous ont donné des idées sur le plan de durabilité du congrès pour en faire un événement sans plastique, par exemple.
Un congrès pour la société
Quel poids la partie non scientifique a-t-elle eu dans cette édition ?
IR.- Aujourd’hui, où que nous allions, tout le monde se souvient encore du congrès de Gérone. Évidemment, nous sommes des scientifiques et des chercheurs et le programme scientifique et la qualité des intervenants sont très importants. Mais au final, ce que les gens en retiennent, c’est l’expérience globale. Ainsi, outre les visites techniques de la station d’épuration d’Empuriabrava ou des marais de l’Empordà, nous avons voulu, par ailleurs, faire participer les habitants locaux au congrès ; par exemple, en organisant des activités invitant les enseignants du secondaire et les techniciens du secteur de l’eau à y assister pour être au courant des derniers progrès ; ou encore des visites guidées destinées aux personnes intéressées par la renaturation de Gérone, dans le cadre du projet GiroNat dont le but est de faire une ville plus verte et plus saine.
Vous vous êtes aussi adressés aux jeunes…
IR.- Depuis quelques années, l’UdG organise le Campus PreBat pour donner aux élèves de seconde un aperçu des domaines de travail proposés à l’université. Elle organise également le Campus Jeune de Recherche pour conseiller les élèves de première sur le développement de leurs travaux de recherche. Lors du congrès ecoSTP2023, nous avons participé à ces deux programmes pour diffuser les recherches menées à l’UdG et à l’ICRA concernant le traitement des eaux potables et usées. Plus d’une vingtaine de lycées de la province ont participé à l’un ou l’autre des campus. Ces activités pour les jeunes, tout comme les visites guidées ou le séminaire pour enseignants du secondaire, ont été un moyen très utile de sensibiliser la société à la question de l’eau.
Le congrès en chiffres
520 participants
50 pays de provenance
120 présentations orales
220 affiches
3 visites techniques
3 activités sociales
200 000 euros environ de coût d’exécution (payé grâce aux inscriptions et aux sponsors)
14 sponsors (3 catégories : Platinum, Gold et Silver)
6 collaborateurs